Vetophage développe des solutions contre la résistance aux antibiotiques dans le domaine vétérinaire avec le soutien de PULSALYS

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11 juin 2020

Vetophage est une startup Deep Tech développant des solutions contre la résistance aux antibiotiques dans le domaine vétérinaire grâce aux phages. Dans un contexte « One health », Vetophage propose des solutions de détection rapide des bactéries pathogènes, mais également des traitements adaptés aux pathologies rencontrées, à partir de cocktails de phages. Suite au comité du consortium Pouss@LYS de novembre 2019, la startup Deep Tech VetoPhage a obtenu le label French Tech Seed. Afin de mieux connaître cette startup qui s’appuie sur un important socle scientifique, nous avons rencontré Mai Huong CHATAIN, fondatrice et Présidente de Vetophage.

Mai-Huong, pouvez-vous nous présenter Vetophage ?

Après avoir passé 15 ans dans différents laboratoires dont 10 ans en tant qu’enseignante-chercheuse à travailler sur les bactériopages, j’ai créé Vétophage en février 2017. Vetophage est une startup Deep Tech développant des solutions contre la résistance aux antibiotiques dans le domaine vétérinaire grâce aux phages. Dans un contexte « One health », Vetophage propose des solutions de détection rapide des bactéries pathogènes, mais également des traitements adaptés aux pathologies rencontrées, à partir de cocktails de phages. À ce jour, nous menons 2 types de projets, le premier sur la mammite bovine qui est notre priorité, et le second dans l’aquaculture, précisément sur les crevettes. Par exemple, il faut savoir qu’à l’heure actuelle de nombreuses vaches sont touchées par l’infection de la mamelle, ce qui provoque des pertes de production importantes pour l’éleveur malgré l’utilisation d’antibiotiques et entraine régulièrement une issue prématurée de ces animaux vers l’abattoir. En effet, le traitement par l’antibiotique peut devenir inefficace à cause de l’antibiorésistance. La mammite entraine ainsi des pertes économiques importantes pour les éleveurs, pertes qui pourraient être fortement revues à la baisse par un diagnostic rapide mais aussi grâce à l’utilisation de cocktails de phages capables de détruire les bactéries résistantes. Ceci aurait aussi des retombées bénéfiques pour la santé humaine par la limitation de l’utilisation des antibiotiques.

Quel est le caractère Deep Tech de votre startup ?

Vetophage est la première entreprise en France travaillant dans le domaine de la santé animale proposant des outils de lutte contre la résistance aux antibiotiques par les phages pour le secteur vétérinaire. Nous avons un réseau de vétérinaires dans toute la France qui nous soutiennent, car ils ont conscience, tout comme nous, que la résistance aux antibiotiques peut entrainer des conséquences graves sur la santé animale et aussi la santé humaine, car certaines bactéries peuvent passer d’une espèce à l’autre  Nous avons mené des études de marché avec des éleveurs et des vétérinaires pour comprendre et connaitre leurs attentes, mais également identifier de manière précise les pathogènes responsables de la mammite bovine. Au final, l’innovation développée par Vetophage repose sur les travaux scientifiques menés par l’équipe, en collaboration avec plusieurs vétérinaires praticiens, au cours de ces 3 dernières années. Ces travaux ont déjà abouti au dépôt de 4 brevets, 2 brevets sur la détection des bactéries pathogènes et 2 brevets sur leurs traitements. Les banques de phages de Vetophage sont uniques en France et nos outils innovants permettront de détecter plus rapidement les bactéries ciblées, donc potentiellement feront drastiquement diminuer les traitements par antibiotiques.

De quelle manière avez-vous connu le consortium Pouss@LYS ?

Je connaissais déjà PULSALYS, chef de file du consortium Pouss@LYS, par l’intermédiaire de collègues chercheurs, mais également de startups soutenues par PULSALYS hébergées comme Vetophage à l’ENS de Lyon. Mais c’est par l’intermédiaire de Bpifrance, en juillet 2019, que j’ai été mis en contact avec PULSALYS pour postuler au fonds French Tech Seed via le consortium Pouss@LYS. En effet, notre levée de fonds était en cours et le fonds French Tech Seed permet un véritable effet de levier pour favoriser le développement de notre startup. Nous avons constitué le dossier puis nous avons été présentés au comité de labellisation du consortium Pouss@LYS pour enfin décrocher ce précieux label French Tech Seed en novembre 2019. Personnellement, je conseillerais à toutes les startups Deep Tech et High Tech de se rapprocher de PULSALYS ou d’un membre du consortium Pouss@LYS afin d’être soutenu dans son développement et d’ouvrir de nombreuses portes.

Qu’est-ce que le label French Tech Seed vous a apporté ?

Tout d’abord, les discussions sur notre levée de fonds étaient en cours lors de notre passage auprès du consortium Pouss@LYS et l’obtention de ce label a rassuré les investisseurs, ce qui a permis de finaliser notre premier tour de financement de 135 000€. L’effet de levier par le fonds French Tech Seed nous a permis de bénéficier aussi du prêt de 250 000€ de Bpifrance pour pouvoir mener encore plus rapidement le premier produit sur le marché. La labellisation French Tech Seed a également donné une forte visibilité à Vetophage. Nous avons été contactés par plusieurs journalistes, différentes structures et surtout des investisseurs potentiels. Cette labellisation est un vrai gage de qualité, une certification qui a suscité l’intérêt de beaucoup de monde. Ce succès nous permet également de continuer de bénéficier du soutien de PULSALYS qui nous ouvre son réseau en nous mettant en relation avec des fonds d’investissement, mais également en nous valorisant auprès de Bpifrance. Pour nous, le label French Tech Seed démontre tout le potentiel de notre projet. Depuis cette labellisation, Vetophage suscite la curiosité et un intérêt mondial ! En effet, chaque semaine nous sommes contactés par des interlocuteurs de chaque coin du monde à la recherche de solutions efficaces contre l’antibiorésistance, la demande est très forte.

Quelles sont les perspectives de développement pour Vetophage ?

La démarche et les compétences de Vetophage nous permettent de toucher de très nombreux marchés en traitant les différentes pathologies vétérinaires, mais notre priorité actuelle reste la mammite bovine. Nos premiers résultats en ce qui concerne la mammite bovine sont très positifs, et nous allons pouvoir sortir un premier produit au 1er semestre 2021, grâce aux financements obtenus et d’autres produits suivront rapidement. Ce premier produit est une innovation majeure. Il permet la détection rapide en quelques minutes et au chevet de l’animal de la première bactérie responsable de la mammite bovine parmi les trois bactéries majeures impliquées dans cette pathologie. Les travaux pour le diagnostic rapide des autres bactéries de la mammite bovine sont déjà en cours. Ensuite, notre ambition est de proposer une gamme complète de détection sur d’autres marchés tels que l’aquaculture, les volailles et les porcs entre autres. Cela pourra se faire dans le cadre d’une nouvelle levée de fonds prévue d’ici la fin de l’année 2020.

En parallèle, nous avançons sur des projets de traitements de la mammite bovine en ayant déjà finalisé l’étape de la validation in-vitro. Vetophage est attente de la législation pour l’utilisation des phages qui devrait sortir en avril 2021 afin de proposer des traitements adaptés. Vetophage a l’ambition de réduire notre dépendance aux antibiotiques par l’utilisation des bactériophages.

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