Le Racing Club de Strasbourg Alsace (RCSA) a décidé de mener pendant 3 ans un projet de recherche pour suivre l’évolution de fatigue de chaque joueur afin d’adapter individuellement les charges et contenus d’entraînement et limiter ainsi le nombre de blessures. Le RCSA collaborera pour l’occasion avec le Laboratoire de recherche Mitochondries, stress oxydant et protection musculaire (EA 3072) de l’Université de Strasbourg, avec l’appui de la SATT Conectus.
La blessure : problème majeur de tous les clubs sportifs
Pour tout joueur, une blessure signifie une incapacité à participer pleinement à un entraînement ou à un match. À l’échelle d’un club professionnel et à raison de 60 matchs par an en moyenne, on peut ainsi rapidement atteindre plusieurs centaines de blessures cumulées sur une année, soit plusieurs milliers de jours d’indisponibilité de joueurs, au détriment direct des performances globales du club. De plus, les blessures chez les jeunes joueurs de haut niveau peuvent compromettre sérieusement toutes leurs chances de future carrière professionnelle.
Toutes les études pointent du doigt la fatigue comme facteur-clé de risque de blessure chez le footballeur. La relation entre fatigue et performance motrice (dont la blessure fait partie intégrante) est un enjeu à la fois crucial et complexe dans l’entraînement du sportif de haut niveau.
Trouver le bon point d’équilibre entre fatigue « positive » et fatigue « négative »
C’est pourquoi le RCSA vient d’embaucher un jeune doctorant occupant également le poste de préparateur physique au sein du club. Il travaillera pendant 3 ans sous l’égide de Thomas HUREAU, maître de conférences à l’Université de Strasbourg (Laboratoire de recherche Mitochondries, stress oxydant et protection musculaire – EA 3072), pour réaliser un projet d’étude en 3 temps :
- Caractériser les blessures et les facteurs de risque chez les footballeurs, tout particulièrement chez les jeunes joueurs de haut niveau
- Identifier des indices de fatigue de terrain et déterminer des seuils d’alerte pour une utilisation en routine
- Déterminer la dose de fatigue neuromusculaire optimale à induire à l’entraînement pour maximiser les adaptations physiques, et donc améliorer la performance du footballeur
Ce projet d’études sera déployé au sein de la Racing Mutest Académie qui vise à préparer et former chaque année 70 apprentis footballeurs professionnels.
Cette étude doit permettre à terme au RCSA de suivre l’évolution de la fatigue de chaque joueur tout au long de la saison dans le cadre de la prévention des blessures. Il sera alors possible d’adapter individuellement les charges et contenus d’entraînement pour chercher à diminuer le nombre de blessures au sein de la Racing Mutest Académie.
• Caroline DREYER, Présidente de la SATT CONECTUS, se félicite d’avoir facilité la mise en place de ce partenariat innovant : » La collaboration entre un laboratoire public et un club sportif peut sembler à première vue inattendue, voire improbable. Et pourtant, c’est bien une équipe de recherche qui va permettre ici de traiter une préoccupation stratégique d’un club de football. La recherche publique sait aujourd’hui résoudre des problématiques d’entreprises très opérationnelles, qu’elle qu’en soit la nature. Je formule donc le vœu que d’autres sociétés, petites ou grandes, prennent contact avec Conectus. Nous sommes là pour les connecter aux équipes de recherche les plus adaptées à leurs profils et besoins, mais aussi pour faciliter ensuite leur collaboration dans les meilleures conditions. »
• Marc KELLER, Président du Racing Club de Strasbourg Alsace, tient à souligner l’engagement original du RCSA : » Cette collaboration avec la recherche publique est une première pour nous. Nous nous réjouissons de l’apport des experts scientifiques qui travailleront main dans la main avec notre préparateur physique, également doctorant, et qui vont nous aider à optimiser concrètement la qualité de nos entraînements. Cette collaboration innovante a été facilitée et coordonnée par la SATT Conectus, filiale des tutelles de recherche. «
• Michel DE MATHELIN, Vice-Président Valorisation et Relations avec le monde socio-économique de l’Université de Strasbourg est enthousiaste : « Les mentalités bougent ! Les chercheurs publics ouvrent de plus en plus les portes de leurs laboratoires, comprennent et apprécient de multiplier les collaborations avec des entreprises. Et les entreprises font de plus en plus un pas vers eux, testant les multiples talents de nos scientifiques. Qu’un club sportif de calibre national comme le RCSA s’ouvre à une collaboration avec un laboratoire public, c’est un signal très fort. C’est la preuve que chercheurs et entreprises parviennent à travailler dans un intérêt commun, même dans des univers singuliers comme le sport professionnel de très haut niveau par exemple. J’invite les entreprises qui ont des projets d’innovation à prendre contact avec la SATT Conectus qui pourra identifier toutes les opportunités adaptées à leurs profils ».