PULSALYS, l’incubateur Deep Tech de Lyon – Saint-Étienne, et Les Premières AURA, l’incubateur féminin régional, s’associent pour lancer en cette rentrée 2020 leur programme de co-incubation Deep Tech au féminin, destiné à inciter les femmes à prendre les rênes de startups à fort contenu scientifique. La réponse au constat d’une trop faible représentation des femmes à la tête de startups issues de la recherche, alors que plus d’un quart des innovations scientifiques sont développées par des chercheuses ! STRONG(H)ER, officiellement lancé ce 24 septembre, est un programme d’incubation complet qui intègre les spécificités de l’entrepreneuriat féminin, autour d’ateliers collectifs et d’un accompagnement individuel renforcé en « soft skills ». Sa volonté ? Lever les freins et inciter, par un accompagnement dédié, les femmes à oser l’entrepreneuriat innovant, technologique et « à risque » des Deep Tech.
Un dispositif unique en France dédié aux femmes entrepreneures de la Deep Tech
Chaque année depuis 30 ans, l’entrepreneuriat féminin affirme sa croissance, pour atteindre aujourd’hui près de 28 % des entreprises créées (source : Insee). Un taux de représentation en hausse mais qui tombe à environ 10 % dans le domaine des startups et chute de manière vertigineuse dans le cas des startups Deep Tech. Et ce alors que plus d’un quart des innovations du secteur, issues des racines de la science, sont développées par des femmes au sein des laboratoires de recherche publique.
À l’heure où les quotas se multiplient, y compris parmi les fonds d’investissement, pour donner leur juste place aux femmes dans des positions largement représentées par des hommes, la prise en compte, en conscience et sans jugement, du poids de l’héritage sociétal est une nécessité pour s’engager dans l’évolution de la société et le changement des mentalités. Car, pour franchir le cap, et se révéler en tant qu’entrepreneure, il est parfois nécessaire de lever des barrières mentales, parfois mineures mais souvent bien ancrées, et de rassurer face à un entourage personnel et professionnel pas toujours incitatif.
Pour Sophie Jullian, Présidente de PULSALYS : « Par notre activité de constructeur de startups Deep Tech, nous sommes régulièrement à la recherche de profils pour intégrer les projets de startups aux côtés des chercheurs, en tant que CEO ou membre de board, et les lancer vers la réussite. Dans notre base d’entrepreneurs potentiels, 25 % sont des femmes, c’est un chiffre rassurant ! Pourtant, nos startups sont encore largement portées par des hommes, et l’équipe dirigeante au complet est parfois 100% masculine… Sur nos 12 startups créées depuis un an, seules 2 sont portées par des femmes… et celles qui ont franchi le pas d’entrepreneures Deep Tech y sont parfaitement à leur place. La mixité est un gage de réussite ! »
Le programme STRONG(H)ER est le premier dispositif en France à associer Deep Tech et entrepreneuriat féminin dans un parcours d’incubation complet et de longue durée. L’objectif est d’associer les forces de PULSALYS dans l’incubation de startups à fort contenu technologique et de l’expérience des Premières AURA dans l’entrepreneuriat féminin pour inciter les femmes à se lancer dans la création d’une startup Deep Tech, en identifiant les points de blocage, en les soutenant dans leur prise de risques. Les femmes entrepreneures dans l’univers de la Deep Tech disposent enfin d’un programme d’incubation dédié pour se lancer dans leurs projets de création d’entreprise. STRONG(H)ER, c’est assumer ses rêves d’être à la tête d’une startup à fort impact et à la pointe des avancées scientifiques.
Pour Marie Trouhet, Directrice de l’incubateur Les Premières Aura : « Depuis 10 ans, l’Incubateur accompagne les Femmes et les équipes mixtes dans leur projet de création de startups innovantes dans tous les domaines. Il existe cependant des thématiques où le modèle entrepreneurial manque de mixité comme le numérique, l’industrie ou la Deep Tech. Nous sommes persuadées qu’exclure les femmes de ces domaines, c’est se priver d’un point de vue porté par des femmes dans l’écosystème des nouvelles technologies. C’est pour cela que nous avons avec PULSALYS un enjeu et une volonté en commun : faire monter plus de femmes à bord des startups DeepTech, comme l’ont déjà fait Alexia Desporte Richard – Popotte Duck et Sophie Brac de la Perrière – Healshape. »
« Le programme STRONG(H)ER que nous lançons avec PULSALYS a l’ambition d’aider plus de femmes de la Deep Tech à oser entreprendre. Au-delà d’un accompagnement technique (Financier, juridique, Marketing) nous aiderons les femmes engagées dans ce programme à lever tous les freins (ambition, leadership, confiance) pour créer des pépites technologiques avec à leur tête des femmes. Alors Mesdames, venez nous rejoindre et osez vous lancer ! » commente Ghislaine Torres, Administratrice de Premières Aura, Responsable de Femmes Business Angels Lyon et Membre de plusieurs Associations Entrepreuneuriales.
Un programme complet mêlant les spécificités de l’entrepreneuriat Deep Tech et féminin
STRONG(H)ER est un dispositif puisant le meilleur de l’incubation Deep Tech de PULSALYS, et de l’accompagnement à l’entrepreneuriat féminin des Premières AURA, pour répondre aux besoins des entrepreneures. Il intègre de l’accompagnement individuel, des ateliers collectifs, et donne aussi l’accès aux espaces de co-working des deux incubateurs. Il se structure en quatre grands items :
Un programme d’incubation mixte, destiné à donner toutes les clefs de la création d’une startup Deep Tech (modèle économique, plan de financement, marketing de l’innovation…)
- Un fort accent sur le développement personnel, pour révéler son potentiel entrepreneurial
- Un travail personnalisé sur l’équipe dirigeante, de l’association chercheurs-entrepreneurs propre à la Deep Tech, à la recherche d’associé.e.s, ou encore la construction d’un board stratégique pour la startup
- Un soutien actif à la recherche de financements, du concours I-Lab opéré par BPi aux premières levées de fonds
Modalités d’inscription : lors des sessions de recrutement organisées pas Les Premières Aura, deux fois par an (mars et septembre) ou au fil de l’eau
Durée : 12 mois d’incubation PULSALYS, incluant 6 mois d’accompagnement par Les Premières Aura
Financement : le programme STRONG(H)ER bénéficie du soutien financier de l’Etat via le PIA 3 grâce à la labellisation « SIA » du Programme Croissance du Consortium Pouss@LYS dédié aux startups Deep Tech.
Retour d’expérience d’entrepreneures Deep Tech
Qu’elles soient issues de la recherche ou d’une entreprise, qu’elles soient au début ou au tournant de leur carrière professionnelle, qu’elles prennent la tête d’une jeune pousse ou en deviennent le bras droit, certaines femmes ont franchi le pas de l’entrepreneuriat Deep Tech, ou s’apprêtent à le franchir.
Portrait de 3 entrepreneures de la Deep Tech.
Latifa Dahri-Correia – CEO de GELASTIC Création prévue début 2021
On pourrait qualifier Latifa Dahri-Correia, de serial-entrepreneuse. Biochimiste de formation et Docteure en Biomatériaux, Latifa enregistre déjà une vingtaine d’années d’expériences dans des laboratoires pharmaceutiques en tant que Responsable Recherche, puis Directrice Scientifique. Animée depuis toujours par l’entrepreneuriat, ce sont ses rencontres avec des CEO mentors qui vont la décider un jour à sauter le pas. Elle décide alors de suivre une formation à l’Institut de Formation en Gestion de Lille, de « Dirigeant de PME » puis une formation à l’EM Grenoble « Vente d’une offre technologique complexe ». Le destin était scellé, c’est dans la tech, qu’elle se lancera.
« Partir d’une idée, d’une invention et en faire un projet d’entreprise : Un Challenge passionnant ! » commente Latifa Dahri-Correia qui en 2009 rencontre Crealys, l’ancêtre de PULSALYS, avec une idée de création d’entreprise innovante dédiée au biopolymères pour la réparation tissulaire. Après un an d’incubation, la société AYAWANE SAS voit le jour en avril 2010. Huit ans plus tard, ce sera la fin de l’aventure, mais Latifa ne se décourage pas et enchaine depuis les créations d’entreprises en biotechnologie, en e-santé et en cosmétologie… jusqu’à aujourd’hui pour se lancer dans une nouvelle aventure avec GELASTIC, « plus armée et plus déterminée que jamais ! » poursuit-elle. Après 11 ans à assouvir sa soif d’entreprendre Latifa Dahri-Correia encourage les vocations : « La création, le développement d’une entreprise c’est possible et accessible aussi aux femmes ! Nous sommes en mesure de mener une vie personnelle et professionnelle accomplie ! ».
A propos de GELASTIC
Le projet GELASTIC vise à développer un hydrogel biocompatible dédié à la culture cellulaire, reposant sur un procédé de fabrication « chimie verte » industrialisable. Cet hydrogel est doté de propriétés mécaniques modulables mimant au mieux le contexte tissulaire (rigidité, élasticité) et de propriétés biologiques favorisant l’adhérence et l’étalement des cellules. Il permet ainsi de fournir aux cellules un environnement très proche de la réalité physiologique. Il est destiné aux laboratoires de Recherche & Développement dont l’activité repose sur des tests cellulaires, dans les marchés de l’Industrie pharmaceutique / biotech et de la Recherche publique.
Sophie Brac de la Perrière – CEO de HEALSHAPE, depuis janvier 2020
Sophie Brac de la Perrière est le parfait exemple d’une reconversion réussie. Après avoir étudié à HEC, elle part plusieurs mois voyager à travers le monde et s’implique dans des ONG. A son retour, elle intègre Sanofi puis Sanofi Pasteur, principalement en Business Development. C’est à ce moment que l’expérience de l’acquisition d’une biotech aux USA la touche particulièrement : « J’avais beaucoup d’admiration pour ce que leur équipe avait construit et je me suis dit qu’un jour je rêverais de mener un tel projet. En effet, avoir la vision globale du projet, emmener une équipe et un projet porteur de sens, être pleinement responsable de ses actes et naviguer entre stratégie et opérationnel dans un monde innovant où l’avenir n’est pas tracé, j’étais attirée par tous les aspects de ce rôle. »
16 ans plus tard, elle décide de passer à l’action. « M’écouter davantage m’a permis de franchir le pas vers l’entrepreneuriat et supprimer des freins. L’idée n’est venue qu’ensuite, lorsque je m’étais rendue disponible pour cela. » Et Sophie Brac de la Perrière de rajouter : « Je voulais entreprendre, et un domaine m’attirait particulièrement : la santé, et si possible dans la Deep Tech. Aujourd’hui je réalise un rêve, qui est aussi un challenge exigeant, et j’aime l’aventure collective que nous vivons avec mes associés et tous ceux impliqués sur ce projet. »
A propos de HEALSHAPE
En janvier 2020, Sophie Brac de la Perrière co-fonde la startup Healshape, incubée par PULSALYS et par Les Premières AURA, un projet de médecine régénérative qui développe des solutions de régénération mammaire par bio-impression pour les femmes ayant subi une mastectomie suite à un cancer du sein. Son ambition : reconstruire le volume du sein et le mamelon à partir des cellules de la patiente.
Alexia Desportes-Richard – CEO de Popotte Duck 1re version disponible d’ici la fin de l’année 2020
Jeune femme dynamique, Alexia DesportesRichard tombe dans la marmite de l’entrepreneuriat tout juste sortie de l’adolescence, convaincue qu’elle serait sa propre patronne. Diplômée d’une double licence en droit et langues, puis d’une école de commerce, elle fait ses premiers pas professionnels dans le monde de la restauration. Très vite elle décide d’accompagner les acteurs du secteur des métiers de bouche dans leur développement commercial et lance sa première entreprise : Dark and Fuschia. « Essayez, au pire vous réussirez » telle est sa devise, celle qui lui a permis de sauter le pas à 24 ans.
Sensible à l’alimentation et à ses bienfaits, Alexia réalise très vite les enjeux sociétaux liés à l’alimentation et à la tendance du fait-maison. Le projet Popotte Duck était né. Un petit canard bleu qui optimise la gestion et l’organisation de la cuisine au quotidien grâce à une intelligence artificielle. Labellisée French Tech Seed et accompagnée par les Premières AURA et PULSALYS, qui incite les femmes à se lancer dans la Deep Tech, la société profitera dans quelques mois des résultats issus de l’équipe SMA du Laboratoire d’informatique en Image et Systèmes d’information (LIRIS : Université Claude Bernard Lyon 1, Université Lyon 2, Ecole Centrale de Lyon, INSA Lyon et CNRS) pour renforcer sa technologie et permettre une commercialisation à l’international d’ici la fin de l’année 2022.
A propos de POPOTTE DUCK
Popotte Duck soulage la contrainte de l’organisation de la cuisine du quotidien (renouveler ses recettes, faire ses listes de course, faire l’inventaire de son frigo, trouver des recettes équilibrées pour la semaine…) tout en limitant le gaspillage alimentaire. En effet, Popotte Duck est un cooking planner 3.0. Il planifie des repas sur-mesure en tenant compte des contraintes et préférences du foyer, de son frigo, de l’équilibre alimentaire et de l’historique de consommation. Il crée les listes de course tout en gérant les produits frais. Enfin, il facilite l’exécution de la recette en intégrant une balance, une commande vocale et en gérant les minuteurs. Conçu avec le Groupe Zebra, leader du design B to C et qui s’est épris du projet, Popotte Duck est un objet connecté de 18 cm de haut. Une première version du produit fonctionnel a vu le jour en octobre 2018. La dernière version est en test depuis septembre 2020.
Plus d’informations => https://www.pulsalys.fr/article/pulsalys-et-les-premieres-aura-lancent-le-premier-programme-complet-dincubation-deep-tech