Médaille de l’innovation du CNRS 2022 : Deux chercheurs récompensés sont engagés dans des aventures Deeptech avec les SATT

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22 June 2022

Créée il y a 10 ans, la médaille de l'innovation du CNRS est une distinction qui honore des personnalités dont les recherches exceptionnelles ont conduit à des innovations marquantes sur le plan technologique, économique, thérapeutique et social, valorisant la recherche scientifique française. Elle récompense cette année quatre chercheurs, dont deux sont accompagnés par les SATT.

Jacques Marteau MUODIM (PULSALYS)

« En tant que physicien des particules, être reconnu pour une application industrielle de mes recherches est inattendu ! », reconnaît Jacques Marteau, de l’Institut de physique des deux infinis de Lyon (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1). Pourtant, « grâce à une succession de belles rencontres et de hasards », le maître de conférences de l’Université Claude Bernard Lyon 1 a rapidement identifié le potentiel d’une technologie initialement développée pour la recherche fondamentale : le détecteur de muons. Particule élémentaire produite naturellement dans l’atmosphère, le muon traverse la matière sur de longues distances sans être absorbé. De quoi explorer en trois dimensions de grandes structures et répondre à des questions de volcanologie, géologie, voire climatologie. Après plusieurs brevets et contrats industriels, Jacques Marteau et son équipe créent en 2021 la startup Muodim.

La startup Muodim, boostée par PULSALYS propose des services d’imagerie par muographie, afin de reconstituer de manière très précise des volumes de structures inaccessibles ou opaques, dans les domaines du génie civil, de l’industrie ou encore des géosciences. Comparables, dans le domaine de la santé, aux techniques d’imagerie médicale par rayons X, les images obtenues par Muodim permettent d’interpréter sur une grande échelle, un volume invisible de l’extérieur, d’identifier la présence de vides ou d’obstacles, ou encore de distinguer des anomalies de densité. L’enjeu pour Muodim : aider ses clients dans leurs prises de décisions pour identifier d’éventuelles difficultés d’exploitation, et à prévenir les risques pesant sur la sécurité des équipes. Plusieurs contrats ont été signés avec deux sociétés en charge de la construction de nouvelles lignes de métro du Grand Paris et également avec l’IFPEN.

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Pierre Nassoy - TREEFROG THERAPEUTICS (Aquitaine Science Transfert)

Pour Pierre Nassoy, l'intéressant naît des rencontres. De disciplines d’abord : le directeur de recherche CNRS applique des approches de physico-chimie au vivant. De compétences ensuite : « Pour réussir un projet de valorisation, il faut une recherche porteuse mais aussi des volontés pour la développer. On ne fait rien seul. », assure-t-il. Au Laboratoire photonique numérique & nanosciences (CNRS/Institut d'optique Graduate School/Université de Bordeaux) à Talence, il s’intéresse aux thérapies de demain à base de cellules souches, notamment contre les tumeurs et la maladie de Parkinson, multipliant les brevets. Grâce à une prématuration au CNRS dont « l’accompagnement a été crucial », sa société TreeFrog Therapeutics est une des startup françaises les plus remarquées et primées de ces derniers temps, au niveau national comme international.

TreeFrog Therapeutics est une startup qui veut rendre accessible les thérapies cellulaires à des millions de patients. La start-up a développé C-Stem™, une plateforme technologique propriétaire fondée sur la culture de cellules souches en 3D dans des bioréacteurs industriels. Cette solution complète pour la production à grande échelle de thérapies cellulaires résout les problèmes de qualité rencontrés par la filière et réduit considérablement les coûts de production. Incubée à Bordeaux par Unitec, TreeFrog a bénéficié de financements du CNRS, de l’Université de Bordeaux, et de l’Agence nationale de la recherche (ANR) entre 2015 et 2017, avant de recevoir en 2018 1,2 M€ de fonds de maturation de la SATT Aquitaine Science Transfert. La société a été fondée en novembre 2018, après avoir remporté le Grand Prix i-LAB du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. En 2019, la société réalise un tour de table de 6.5 millions d’euros, et lève plus de 3 millions d’euros de fonds non-dilutifs, auprès de la Région Nouvelle-Aquitaine, de Bpifrance (Prix i-Nov) et de la Commission Européenne (EIC accelerator).

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