Issue d’un programme de recherche de 10 ans mené par le Dr. Manuel Rosa-Calatrava et son équipe au sein du Laboratoire de Virologie et Pathologie Humaine rattaché au CIRI (UCBL, ENS Lyon, Inserm et CNRS) et boostée par PULSALYS, la startup Signia Therapeutics propose une technologie de rupture qui permet de repositionner des médicaments déjà sur le marché ou des molécules ayant franchi des étapes cliniques avancées sans mise sur le marché, pour de nouvelles indications thérapeutiques et traitements contre les maladies infectieuses. Cette stratégie pourrait s’avérer payante dans la lutte contre le COVID-19 et le projet de recherche du laboratoire proposé en partenariat avec Signia Therapeutics a été sélectionné et financé par le consortium REACTing, coordonné par l’Inserm, le CNRS et l’Institut Mérieux (Mérieux research grant).
Le repositionnement de médicaments dans de nouvelles indications thérapeutiques
Signia Therapeutics permet le repositionnement de médicaments, grâce à sa plateforme SIGNATURA, dans le traitement des infections respiratoires. « L’exemple le plus connu de molécule repositionnée pour un nouvel usage thérapeutique est le Viagra (Sildénafil), qui s’est avéré inefficace dans le traitement de l’angine de poitrine, pour laquelle elle était destinée au départ, mais qui s’est révélée très efficace pour le traitement des dysfonctionnements de l’érection » rappelle Philippe Personne, CEO de Signia Therapeutics. L’originalité et l’innovation de Signia Therapeutics est de proposer une approche scientifique, rationnelle et rationalisée de repositionnement de médicaments, basée sur la caractérisation de signatures transcriptomiques. Pour rappel, le transcriptome est le reflet de l’expression des gènes de la cellule dans des conditions physiologiques et/ou pathologiques précises, comme par exemple dans le cas d’infections respiratoires. En effet, des virus respiratoires comme ceux responsables de la grippe (influenza) ou des bronchiolites des jeunes enfants, tels que le Virus Respiratoire Syncytial (VRS) ou encore le coronavirus au potentiel pandémique MERS-CoV, qui sévit régulièrement au Moyen-Orient, provoquent un état profond et durable dans le temps de modifications du transcriptome cellulaire.
Accélérer la mise à disposition de traitements contre le Covid-19
Le laboratoire VirPath à Lyon, est un des seuls laboratoires français à avoir isolé dès janvier 2020 plusieurs souches cliniques du virus SARS-CoV-2 (COVID-19) et d’en avoir constituées des banques virales de travail calibrées et caractérisées par séquençage. Le laboratoire a également mis au point les protocoles de quantification virale par biologie moléculaire et titrage infectieux, ainsi que des modèles précliniques d’infection en épithélium respiratoire humain reconstitué. Les équipes du laboratoire et de Signia Therapeutics misent sur la stratégie de repositionnement de médicaments pour trouver des solutions thérapeutiques contre les virus du Covid-19. Les chercheurs testent dans les modèles précliniques d’infection différents médicaments déjà repositionnés de la chimiothèque de Signia Therapeutics.
Cette stratégie permet, si un ou plusieurs de ces médicaments ont un effet antiviral significatif sur le virus, de pouvoir passer directement en essai clinique de phase 2, donc plus rapidement que lorsqu’il s’agit d’une nouvelle molécule qui doit au préalable être évaluée pour sa cytotoxicité en essai clinique de phase I. L’équipe VirPath poursuit ses investigations afin de pouvoir proposer ce médicament repositionné pour traiter les patients atteints par le COVID-19. Les équipes ont obtenu dans les modèles pré-cliniques des résultats très encourageants contre le SARS-CoV-2. Un de ces médicaments repositionné “induit sur les cellules cibles (les cellules de notre épithélium respiratoire) un état de résistance à l’infection.” Un essai clinique est d’ores et déjà en préparation avec les Hospices Civils de Lyon.
Image sur la gauche : Il s’agit d’une des toutes premières images du virus SARS-CoV-2 (Covid 19) isolé depuis des prélèvements de patients. Cette image a été obtenue par microscopie électronique à transmission sur la plateforme d’imagerie de l’Université Claude Bernard Lyon 1 (CIQLE). Pour l’observer, les conditions d’infection du SARS-CoV-2 ont été reproduites dans un modèle physiologique d’épithélium respiratoire humain reconstitué et cultivé en interface air/liquide, c’est à dire au plus près de ce qui se passe dans la réalité chez les patients atteints.
Crédits photos: Manuel Rosa-Calatrava, INSERM ; Olivier Terrier, CNRS ; Andrés Pizzorno, Signia Therapeutics ; Elisabeth Errazuriz-Cerda UCBL1 CIQLE. VirPath (Centre International de Recherche en Infectiologie U1111 INSERM – UMR 5308 CNRS – ENS Lyon – UCBL1). Colorisé par Noa Rosa C.